Nori : pourquoi vous devez l'ajouter à vos menus !

Vous aimez le sashimi, l'agedashi, l'hamachi et l'uni ? Si oui, comme moi vous faites partie des puristes du restau à sushi. Pas n'importe lequel... celui qui vous offre son bar, devant lequel vous faites face au sushi chef et à son inventaire de poissons crus.

En général, on y va parce qu'on est accro.. et qu'on veut se faire du bien en se faisant du bien. Pourtant, même si au fond la cuisine japonaise fait partie des plus saines, le sushi n’est pas forcément aussi bon qu’on pourrait le penser pour la santé, surtout quand il est issu de l’imagination d’un chef désireux de plaire à une clientèle qui ne mettra jamais les pieds au Japon.

C’est ce qui m’amène à vous dire qu’en dépit des apparences, ce qui est parfois le plus intéressant à manger dans un restaurant japonais n’est pas le riz au mirin ni le thon cru, mais bel et bien… la feuille de Nori. Voilà.

Oui, la feuille d’algue dans laquelle on enveloppe certains makis et rouleaux divers… Je l’ai vraiment découverte grâce à un sushi-chef un peu terrifiant, au crâne bien lisse sous son bandana bleu foncé, qui dirigeait une poignée de sushi-chefs en herbe dans un restaurant bien caché de Kowloon, à Hong Kong. S

on nom est Kenjo. Son restaurant, tout petit, bourré de célébrités japonaises cachées à Hong-kong, qui viennent s’y réfugier pour un moment de pur bonheur et courbettes polies. Kenjo ne parle que le japonais et un peu de cantonais, et nous ne parlions que l’anglais… mais nous n’avons jamais eu de problèmes de communication. Il a tout de suite su nous donner (et surtout aux enfants qui étaient encore petits à l’époque), le goût du vrai sushi, celui qu’on ne trouve pas partout. Le gout du vrai sushi c’était beaucoup de petites choses délicieuses faites à la minute et qui, dès qu’elles étaient prêtes à être mangées, étaient roulées dans une feuille de Nori puis immédiatement tendues vers nos doigts avides. Là, la feuille noire craquait sous la dent et laissait la place à un hachis de thon aux oignons verts orgasmique qui nous faisait rouler les yeux de bonheur, sous ceux, amusé, de Kenjo, le samouraï effrayant.

Depuis, l’envie de la feuille de Nori se réveille parfois et il m’arrive d’avoir des frénésies de grignotage de Nori, comme là, au moment où je vous écris tout cela. Récemment, il m’est arrivée de saliver en pensant à du Nori, au point que je suis allée m’en acheter tout un stock ! A peine sortie du magasin que je me jetais dessus…

Bizarre… et cette envie subite m’a incitée à aller faire des recherches. Parce qu’après tout, le Nori est une algue soit, mais est-ce bon pour moi ? On ne sait jamais ? Et si c'était addictif ? Puis-je le suggérer à mes lectrices ? 

Alors voici ce que j’ai trouvé sur ce super aliment de la mer.

Vaste et largement inexplorés, les océans sont une véritable source de subsistance nutritionnelle et parmi eux - les algues comestibles. Cependant, hormis les sushis occasionnels, la grande majorité d'entre nous ne mange pas vraiment d'algues, et c’est dommage.

Si vous avez à cœur de faire du bien à la planète en vous faisant du bien en même temps, ceci est pour vous.

Les algues, une culture durable

C’est une culture qui vous oblige à planter et récolter, mais pas beaucoup plus que cela en fait. On n’a pas besoin d’engrais, pas besoin d’arroser avec de l’eau douce ni des produits chimiques. L’algue obtient tout ce dont elle a besoin de son environnement, et dans des conditions optimales elle peut grandir de presque 15 cm par jour. En fait, on peut aller jusqu’à dire que cette culture est bénéfique pour la santé des gens et laisse l'environnement meilleur qu'elle ne l'a trouvé. 

Cette culture existe. C'est l'algue.

 La culture d'algues est souvent considérée comme la forme d'aquaculture la moins dommageable pour l'environnement. Une grande production d'algues pour l'alimentation, les aliments pour animaux et les biocarburants pourrait représenter un changement transformationnel dans la sécurité alimentaire mondiale - et dans la façon dont nous voyons et utilisons les océans. 

Manger des algues peut vous aider à éviter la carence en iode

 Si tout le monde consommait des algues au quotidien, il y aurait déjà moins de risques de développer de l’hypothyroidie… Et oui, les régimes occidentaux typiques sont pauvres en iode, simplement parce que les gens limitent leur consommation de sodium (la peur du sel qui durci les artères…), ou parce que leur régime alimentaire contient surtout des plats tous préparés. Or, n’imaginez pas que votre traiteur ou votre marque de produits congelés vont se soucier de vous saler tout ça avec du vrai sel de mer bien chargé en iode : la triste vérité est que les aliments hautement transformés contiennent beaucoup de sel de mauvaise qualité (sans iode).

Lorsque la consommation de sel iodé est réduite, il est en fait assez facile pour les gens de devenir insuffisants ou déficients en iode. Sans des niveaux suffisants d'iode, votre fonction thyroïdienne va se déséquilibrer, ce qui signifie qu'il est plus difficile pour votre corps de brûler les graisses. Cela peut entraîner de la fatigue et un gain de poids. Le Nori est une excellente source d'iode, donc l'ajouter à votre alimentation au moins trois fois par semaine peut aider à garder votre thyroïde en bon état. De plus, manger du Nori peut aider à réduire le niveau de cholestérol, selon une étude japonaise publiée dans le British Journal of Nutrition. 

A propos de l’iode

L'iode est un micronutriment essentiel parce que votre corps ne peut pas en fabriquer - et il est essentiel pour la production d'hormones thyroïdiennes et donc, pour éviter le sacro saint hypothyroidisme qui fait la fortune de l'industrie pharmaceutique. Certains fruits de mer, le pain (si de bonne qualité), les algues et certains sels contiennent de l'iode. Les algues ont une teneur élevée en iode, et vous n'avez pas besoin de beaucoup en manger pour avoir votre dose.

Rappelez-vous que vous ne pouvez pas trouver une source d'iode plus concentrée que dans les algues !

Seulement 5 grammes de Nori représentent plus de 57% de vos besoins quotidiens! Pour vous donner une idée, une feuille classique pour rouler les sushis pèse en gros 2 grammes. Il vous en faut 5 pour vous donner l'apport quotidien recommandé en iode qui est de 150 μg chez les adultes. Par contre, si comme moi vous avez des envies subites de Nori, sachez que la thyroïde peut s'adapter à des apports plus élevés en iode et que si vous finissez par dépasser la limite supérieure recommandée pour les adultes de 1100 μg, cette quantité d'iode peut entraîner un dysfonctionnement thyroïdien. 

Les autres nutriments du Nori

Le Nori offre l'un des apports de nutriments les plus variés de tous les aliments, y compris ceux que l'on trouve dans le sang humain ! Parce que la composition chimique des algues est si proche du plasma sanguin humain, elles sont excellentes pour purifier le sang. Le Nori est une algue comestible qui devient vert foncé lorsqu'elle est séchée. Elle a longtemps été attribuée à la santé et la longévité dans les cultures asiatiques.

En Corée, le Nori fait partie intégrante de la culture. S’il vous arrive d’aller manger coréen, vous apprendrez peut être qu’on sert de la soupe aux algues aux anniversaires et qu’on en donne aux femmes pendant les trois semaines qui suivent l'accouchement afin de reconstituer et rajeunir le corps. Les nutriments du Nori incluent le calcium, le cuivre, le fer, le magnésium, le manganèse, le phosphore, le potassium, le sélénium, le zinc et puis certaines qualités de Nori peuvent contenir jusqu'à 10 fois plus de calcium que le lait !

Au-delà de ça, le Nori est aussi plein de vitamines telles que les vitamines A, B, C, D, E et K, ainsi que de la niacine, de l'acide folique et de la taurine. Et grâce au niveau de vitamine C qu'il contient, la biodisponibilité de sa teneur en fer abondante est augmentée. En plus des quantités mesurables de polyphénols comme les caroténoïdes et les flavonoïdes, le Nori contient d'autres phytonutriments, y compris plusieurs types d'alcaloïdes ayant des propriétés antioxydantes. Mais surtout, ce cher Nori contient de la chlorophylle (le pigment qui rend les plantes vertes), qui est surtout un puissant détoxifiant naturel qui peut aider à éliminer les déchets de notre corps. Faites une cure de Nori, vous verrez combien vous allez éliminer…  

Comment ajouter des algues à vos menus

 Mélanger des feuilles de Nori écrasées avec un peu de sel de mer et zou ! Vous avez du sel d'algues.

Saupoudrez sur vos salades ou vos soupes. J’aime mettre des morceaux d’algue dans mes bouillons, dans l’eau de cuisson de mes légumes, dans mes soupes ! 

Remplissez une feuille de Nori avec de l'avocat, un peu de saumon cuit émincé, des œufs d’ikura (saumon) et des légumes verts.

Ne la laissez pas ramollir… jetez-vous dessus à l’instant ! 

Bien sûr, vous pouvez faire comme moi et vous déchirer de belles bandes de Nori à faire croustiller sous la dent… ça vous fait plus de bien qu’un paquet de chips.