Renoncer à l'état de "patient" : mission impossible ?

On pourrait penser qu’être libéré d’une maladie reviendrait aussi à se libérer tout court, comme sortir d’une forme de prison. Mais que se passe-t-il si, quand la cellule de prison est ouverte, et que malgré tout vous ne voulez pas en sortir ?En psychologie, cela s'appelle l'impuissance acquise : une sorte d'abattement de tout sentiment de pouvoir personnel, un état qui crée une incapacité à changer les circonstances.

Cette impuissance acquise n’est pas juste le titre d’un cours de psycho. C’est ce que moi j’appelle l’’étiquetage »…. ou plutôt, ce que le système médical conventionnel produit si on ne se protège pas.. On vous donne une étiquette - une étiquette qui vous fait vraiment plaisir à recevoir parce qu'elle semble valider votre expérience ressentie de souffrance et de lutte – votre diabète, votre migraine, votre tout et n’importe quoi ! Et au bout du compte, vous devenez cette étiquette.

Je parle souvent de cette prise d’identité dans mes conférences. Il devient très difficile de faire comprendre à quelqu’un qu’on a catégorisé dans les « malades » toute sa vie, que la maladie, ça n’est pas sa vie ! Enfin, disons que ça ne le devrait pas. Et pourtant. Le boulimique, le schizophrène, le diabétique.

Vous en venez à ne plus savoir qui vous êtes sans cette étiquette, sans la routine des rendez-vous et des prescriptions, sans les rapports « amicaux » avec tout le personnel médical, et sans vous soucier de votre bien-être. Parfois, cet état d'être est juste trop familier pour qu’on puisse imaginer vivre sans, ou imaginer une alternative…sans - comme un pull en laine qui vous gratte, mais auquel vous vous êtes habitué, et dont vous ne pourriez vous passer.

Alors, cette étiquette ? Cette étiquette donne à la souffrance une signification personnelle. Avec cette étiquette, on cesse paradoxalement de souffrir. Les symptômes cessent d'être un problème parce qu’on appartient enfin au monde merveilleux du malade reconnu, le malade qui a toute une équipe tout aussi merveilleuse pour s’occuper de lui. Pour s’occuper de sa maladie. De son étiquette.

Qui a envie d’en sortir ? C’est si douillet une étiquette de malade… surtout quand on est « patient » , que l’on est « victime » d’une sale maladie  et qu’un gentil docteur va la guérir pour nous.

Oui, mais là, on n’est pas chez le coiffeur… La maladie, ça n’est pas une erreur de couleur sur une mauvaise coupe… Oui, tu as eu toute ta vie les cheveux mous… mais il y a peut être quelque chose à changer chez toi pour qu’ils se mettent à mieux pousser, non ?

Je me souviens, étant petite, j’étais sans cesse malade. Ma vie c’était les laboratoires d’analyse, les visites chez les spécialistes et la prise de médicaments. Tout était rassemblé pour que je grandisse malade. Et un jour, un professeur (un sage) a suggéré à ma mère de tout arrêter. Et là, j’ai guéri. On a cessé de me chercher à petite bête à abattre. Et je n’ai plus été malade.

Pourquoi ?

Parce que c'est seulement quand vous arrêtez de vous battre, de dominer et de dicter les conditions d'acceptation conditionnelles à votre corps - quand vous arrêtez finalement et que vous faites une trêve – c’est à ce moment de lâcher prise que la guérison profonde peut commencer. Ma plus grande difficulté aujourd’hui en tant que praticien est de changer les habitudes de personnes qui sont habituées à être malades. A qui, depuis toujours, on rappelle qu’elles sont malades, ou qu’elles pourraient l’être ! Elles veulent toujours faire plus d’analyses. Se posent les pires questions au moindre bobo. S’attendent à ce que je leur change de protocole toutes les semaines. Ces « malades » là, ont besoin de tout contrôler et vivent dans la peur de la maladie…. restent coincés dans la posture de combat et de commandement, dominant leur corps.

Lâcher prise, c'est abandonner le besoin de microgérer toutes les expressions de votre corps (oui, j’inclus la moindre manifestation ! ), mais plutôt arriver à un point où vous dites – ok mon corps, je t’entends. J'écoute enfin. Cette posture énergétique réceptive est la façon dont vous créez les conditions de guérison. Tout simplement. C'est ainsi que votre Corps vous montre, dans le présent, qu'il y a quelque chose qui doit encore être résolu. Et ce n'est que lorsque nous écoutons avec curiosité que nous sommes intuitivement conduits vers ce que c'est – qu’il s’agisse d’une exposition toxique ou une mémoire traumatique enfouie. Mais cela ne signifie pas « paniquer au moindre spasme ! »… j’en parle dans l’Equilibre anti-douleur :

Un corps qui fonctionne, ça se sent ! Réparer des tissus, ça ne se fait pas sans sensations… Alors au lieu d’être sur le qui-vive à la moindre sensation, accueillez-la.

Alors, techniquement, quoi faire ?

Retrouver notre corps (avec qui nous faisons un, au passage…) Avant de lâcher le volant du Corps, avant de comprendre que ce n'est pas vraiment votre Corps mais vos émotions qu’il faut gérer, vous devez vous réunir avec ce Corps. Vous devez apprendre à prendre soin de votre corps, même lorsque votre esprit essaie de vous dire que vous n'avez pas le temps, que ce n'est pas nécessaire, et que le soin de soi est une mode précieuse. Le simple fait de vous faire du bien avec un mélange aromatique qui vous plait, qui agit sur votre bien être émotionnel, qui soit anti-stress, qui vous permette de voir votre verre plus plein que vide, vous met sur le bon chemin. Si en plus vous pratiquez des lavements du colon, si en plus vous ne laissez rien de sale entrer dans votre corps… alors vous vous alignez sans aucun effort.

Parce que c’est là que votre corps vous montre où le voyage vous emmène. Un corps « propre » ressent intuitivement ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Et aussi longtemps que l'esprit est réceptif et non réactif, il n'y a plus de décisions mentales à prendre, au risque de se tromper, de mal interpréter. On reçoit. On ne se débat plus. On accepte, et là…tout est possible, même la guérison !

Apprenez une nouvelle autonomie face à la maladie et à la douleur. Tout vous est révélé dans l'Equilibre anti-douleur.