Réflexion à vif sur la surmédicalisation, l’écologie… et la dignité humaine
Mon beau-père est mort récemment. Non pas d’une crise cardiaque, ni d’un accident. Il est mort d’un lymphome non hodgkinien diagnostiqué trop tard, dans un contexte de détresse, de solitude médicale et de douleur non soulagée.
Il prenait 28 médicaments par jour, prescrits par au moins 6 spécialistes différents, sans coordination, sans vision d’ensemble. Et personne n’a vu, ou voulu voir, l’évidence : il allait très mal.
Le plus douloureux, c’est de constater que personne ne lui a jamais expliqué son état réel. Il croyait qu’il allait mieux. Il croyait que son cancer était derrière lui. Il n’avait pas accès à ses antidouleurs. Il souffrait.
Et nous, sa famille, n’avons pu agir qu’en toute fin de course, en le rapatriant à l’autre bout du pays pour qu’il puisse enfin recevoir des soins palliatifs humains, respectueux, présents.
Mais ce témoignage n’est pas seulement personnel. Car ce que je vois, c’est une absurdité systémique.
Une surmédicalisation indécente qui détruit les corps au lieu de les soigner.
Une chaîne de prescriptions chimiques qui pollue les eaux usées, contamine les écosystèmes, et empoisonne les "bien portants" sans que cela n’émeuve grand monde.
Une incohérence profonde entre santé humaine et santé environnementale : on détruit ce qu’on prétend sauver.
Depuis que j’ai rejoint le programme sur la préservation de l’environnement et des humains au MIT, j’ai découvert que les conséquences écotoxiques des médicaments sont une préoccupation majeure de l’ONU.
Alors pourquoi, en médecine clinique, rien ne change ?
Pourquoi les soins palliatifs n’ont-ils pas le droit de reprendre les médicaments non utilisés (même des opiacés neufs) ? Pourquoi doit-on jeter des substances aussi puissantes, alors même que le système croule sous le manque ?
Pourquoi continue-t-on à prescrire autant, à détruire autant, à ignorer autant… quand tant d’alternatives naturelles, efficaces, et compatibles avec la vie existent ?
Il est temps d'imaginer une médecine :
Intelligente, coordonnée, sobre
Qui prescrit le chimique en dernier recours
Qui reconnaît le lien entre l’environnement extérieur et l’environnement intérieur
Qui soigne avec l’humilité de ne pas nuire
Je ne crois pas qu’il faille "abolir la médecine", mais je crois qu’il faut la refonder profondément — pour qu’elle redevienne une médecine du vivant, et non une industrie de la survie.
À qui cela profiterait ?
🌿 À nous. À nos proches.
🌍 À la Terre.
Et c’est bien suffisant.