Protéines : maillon essentiel entre équilibre hormonal et terrain candidosique
Comme beaucoup de femmes, j’ai été longtemps obsédée par ma ligne. Fille de danseuse, j’ai gravité trop longtemps dans ce milieu où on se sent sans arrêt scrutée et critiquée. Après mes deux grossesses je pesais moins que ma fille qui n’est pourtant pas grosse. Je subissais l’impact de générations de femmes sous nourries. Heureusement qu’avec les années, et surtout l’influence d’américaines plutôt désinhibées associée à la compréhension de mes besoins nutritionnels ont changé beaucoup de choses. Je pense en particulier à la compréhension des protéines.
Celles qui ont lu mon livre l’Équilibre anti-Candida savent que j’ai longtemps souffert de candidose chronique. Trop d’hydrates de carbone, de sucre, de stress, et une glycémie mal gérée. Une longue rééducation m’a permis de finalement absorber des nutriments essentiels et de découvrir que LA stabilité émotionnelle existe. Les huiles essentielles y sont pour beaucoup. Mais il y a plus !
Aujourd’hui je voudrais vous parler des protéines. Nous les femmes avons tendance à ne pas suffisamment en consommer. Augmenter consciemment notre apport en protéine est un conseil qui peut sembler anodin, mais c’est en réalité l’un des plus puissants leviers de régulation quand on s’attaque à deux problématiques souvent imbriquées : la candidose chronique et les déséquilibres hormonaux.
Or, la majorité des femmes — y compris celles qui mangent « sain » — en consomment bien trop peu. Résultat : glycémie instable, terrain inflammatoire, ovulation chaotique, dominance œstrogénique… et une infection fongique qui persiste, année après année.
Comprendre pourquoi les protéines sont si stratégiques permet de transformer ce conseil en véritable outil thérapeutique.
Les protéines, architectes silencieuses des hormones
Toutes les hormones stéroïdiennes féminines — œstrogènes, progestérone, testostérone, cortisol — sont produites à partir du cholestérol. Mais cette transformation ne peut avoir lieu que grâce à des enzymes, elles-mêmes constituées d’acides aminés issus des protéines alimentaires.
Sans un apport suffisant, la chaîne de production se grippe : les ovaires, les surrénales et la thyroïde ne peuvent plus synthétiser correctement leurs messagers.
De plus, les protéines participent directement à la construction des récepteurs hormonaux présents sur les cellules. Ce sont ces récepteurs qui permettent à l’hormone d’agir. Faute de protéines, non seulement le corps en fabrique moins, mais il devient aussi moins réceptif à celles qu’il produit.
. Glycémie stable = hormones stables
La plupart des femmes concernées par la candidose présentent aussi des troubles de la glycémie : fringales, hypoglycémies réactionnelles, envies de sucre, fatigue postprandiale… C’est un terrain idéal pour la prolifération du candida, mais c’est aussi un désastre endocrinien.
Les pics glycémiques répétés entraînent :
Une sécrétion excessive d’insuline, qui stimule la production d’androgènes et perturbe l’ovulation (classique dans le syndrome des ovaires polykystiques).
Une résistance à la leptine, hormone clé de la satiété et de la reproduction.
Une surproduction de cortisol, l’hormone du stress, qui détourne les précurseurs hormonaux (pregnénolone steal) au détriment de la progestérone.
Les protéines ralentissent l’absorption des glucides, réduisent l’amplitude des pics glycémiques et stabilisent l’insuline. Elles agissent donc comme un régulateur hormonal indirect — mais extrêmement puissant.
Briser le cercle vicieux du candida
La candidose chronique entretient elle-même les déséquilibres hormonaux. Elle inflamme la muqueuse intestinale, altère l’absorption des nutriments et stimule la production de cortisol via la charge inflammatoire.
Or, un cortisol trop élevé freine l’ovulation, appauvrit la progestérone et favorise la dominance œstrogénique — un état dans lequel le candida se développe particulièrement bien.
En augmentant les apports en protéines :
On restaure la barrière intestinale, ce qui améliore l’absorption des micronutriments nécessaires aux hormones.
On soutient la fonction hépatique, essentielle pour la détoxification des œstrogènes usés.
On renforce le système immunitaire, capable de mieux contenir la prolifération fongique.
Le foie, chef d’orchestre hormonal… nourri par les protéines
Le foie joue un rôle central dans l’équilibre hormonal : il métabolise les œstrogènes, neutralise leurs métabolites potentiellement dangereux et participe à l’élimination des xénoestrogènes (perturbateurs endocriniens).
Mais pour réaliser ces tâches, il a besoin d’acides aminés pour fabriquer les enzymes de phase I et II de détoxification, ainsi que le glutathion, antioxydant clé de ce processus.Une alimentation pauvre en protéines entraîne un ralentissement de cette détox hormonale. Les œstrogènes s’accumulent, la dominance œstrogénique s’installe, et le terrain devient encore plus favorable à la candidose.
Neurotransmetteurs et signal hormonal : le chaînon souvent oublié
Les hormones ne sont pas des actrices isolées : elles interagissent constamment avec les neurotransmetteurs. Par exemple :
Le tryptophane, acide aminé essentiel, est le précurseur de la sérotonine, qui régule l’humeur, la satiété et influence directement la sécrétion de gonadotrophines (LH/FSH).
La tyrosine participe à la synthèse de la dopamine, qui stimule la libido, la motivation et la sécrétion de prolactine.
Des apports insuffisants en protéines perturbent donc aussi la communication neuro-hormonale. C’est ce qui aggrave les troubles du cycle, les variations d’humeur et la fatigue chronique.
Pour conclure, il faut se souvenir que les protéines, levier fondamental de l’équilibre féminin
On limite souvent l’idée des protéines au sport, à la masse musculaire ou à l’énergie, en oubliant leur rôle central dans l’écosystème hormonal et immunitaire, alors que pour une femme confrontée à une candidose chronique, leur importance est décuplée : elles stabilisent la glycémie, limitent la prolifération fongique, soutiennent la détox hormonale, réparent les tissus, et restaurent l’efficacité des signaux endocriniens.
Autrement dit, sans protéines suffisantes, tout le reste de la stratégie thérapeutique repose sur un terrain fragile.
C’est pourquoi, dans toute approche naturelle de régulation hormonale et d’assainissement du microbiote, les protéines ne sont pas un détail diététique : elles sont la base même du processus de guérison.
Alors pratiquement, combien faut-il en consommer?
Déjà, il faut comprendre ce qu’on consomme.
2 gros œufs entiers~120 g~13-14 g
Blanc de poulet (cuit)100 g~31 g
Blanc de poulet entier (150 g)150 g~46-47 g
Foie de veau (cuit)200 g~52-54 g
Sardines en boîte (avec huile)1 boîte ~100 g~24-25 g
Tofu ferme100 g~10-12 g
Tofu ferme200 g~20-24 g
Une femme de 60 kg devrait viser 72 à 90 g de protéines par jour.
En terrain candidosique + déséquilibre hormonal actif, viser jusqu’à 100-110 g peut être nécessaire.
Personnellement, à bientôt 60 ans, je vise 140 grammes par jour. Cela demande de l’organisation…
Comment répartir ces protéines ?
Le corps les utilise mieux lorsqu’elles sont réparties à parts égales sur la journée, plutôt qu’en un seul repas copieux.
Idéalement :
Petit déjeuner : 25–30 g
Déjeuner : 30–35 g
Dîner : 25–30 g
Cette répartition aide à maintenir la glycémie stable, soutient la synthèse hormonale continue et évite les fringales qui nourrissent le candida.
Plus de protéine ne laisse pas beaucoup de place à pas mal de cochonneries. Exit les apéros…les liquides inutiles, les petits trucs à grignoter. Et ça, c’est de la rééducation utile.
Si vous avez besoin d’inspiration et de recettes, associées à toute une approche aromatique, c’est ici, dans l’Equilibre anti-Candida.